dimanche 30 mars 2014

Le Professeur du Dimanche

Dimanche 30 mars, je me réveille à jeun, toujours. Je suis maintenant à jeun depuis plus de 24 heures et j'ai vomi ma bile quand ils m'ont donné un antibiotique par intraveineuse. Les docteurs ont décidé de traiter mon abcès par antibiotiques (2) afin de tenter de le faire diminuer. Les radiologues pensent qu'il n'est pas nécessaire de l'opérer ni de le drainer, ouf !

Mais qui vois-je débarquer dans ma chambrée à 7 heures du matin ? Le Professeur Grand Manitou, aka Monsieur Je-sais-tout-mieux-que-tout-le-monde, que je ne peux pas voir en peinture. Et que me dit-il ? Bon déjà je suis super mécontente de me retrouver nez-à-nez avec lui un dimanche matin sans avoir mangé depuis plus d'une journée, mais en plus j'ai un mauvais pressentiment.

"Bon votre abcès est gros, je ne vais pas vous mentir. Nous allons peut-être devoir vous opérer d'une résection iléo-caecale afin d'enlever le segment intestinal inflammé et l'abcès." Alors là... Si je m'attendais à ça... Les radiologues m'avaient tous assuré et rassurée qu'on me mettrait sous antibiothérapie et que l'abcès n'aurait pas besoin d'être drainé quand le Professeur me dit tout l'inverse et me parle carrément de résection intestinale ?? C'était trop tôt dans la journée, j'étais trop faible émotionnellement et physiquement parlant, j'ai fondu en larmes. Voilà. Devant le Professeur que je déteste par dessus tout.

Mais vous me connaissez, je suis une battante ! Je lui rétorque alors sur un ton de défi : "Les radiologues de l'hôpital m'ont pourtant dit que mon abcès était trop petit pour être drainé et qu'il allait pouvoir être traité par antibiothérapie docteur". Mauvaise idée !! Il me regarde de toute sa hauteur, comme insulté, et me répond : "Oh c'est vrai que j'ai seulement regardé dans mon livre de médecine, que j'ai seulement 20 ans d'expérience et que je peux me tromper, effectivement ! Je vais voir les radiologues et je reviendrai vous tenir au courant.". À peine ces mots prononcés, il tourne les talons et s'en va sans demander son reste. Je reste là, seule, des larmes à sécher sur mes joues, affalée sur mon lit d'hôpital, affamée, sans vie, prostrée, attendant d'être fixée sur mon sort.

Comment ai-je pu passer de mon stage le vendredi, de mon plat de pâtes le vendredi soir à ça ? Cette prison hospitalière où on m'interdit de me nourrir et où on me parle d'opération, de résection, de drainage, d'antibiotiques et j'en passe et des meilleures ? Le seul point positif : la fièvre est tombée et la douleur s'est calmée grâce aux antalgiques en intraveineuse.

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