lundi 26 octobre 2009

La machine

7h, je me réveille en sursaut. Le réveil n'a rien à voir là-dedans, je suis en vacances. Il fait une chaleur insoutenable et je me sens oppressée. J'essaye de me libérer de cette pression qui m'empêche de respirer et arrache le plaid, l'écharpe, le gilet, la couverture qui m'assaillent. Je dois sortir de la chambre si je ne veux pas étouffer.

Dans ma gorge, je sens une présence visqueuse et molle. Un marteau fait des travaux dans ma tête. Mon ventre est gonflé comme une bouée jetée à la mer pour secourir un noyé et je sens le va-et-vient des vagues à l'intérieur de moi. Un barrage s'est construit dans mon nez pour empêcher l'air de circuler librement. Et l'ensemble gorge-nez me donne l'air d'une immense cheminée qui n'aurait pas été ramonée depuis des années. Mes paupières sont lourdes comme du béton armé et mes yeux gonflés comme des ballons de baudruche, un mince filet d'eau s'échappe de l'un d'eux.

Enfin, malgré mon état bancal, je tente de me redresser pour m'échapper de cette fournaise qui me fait moisir de seconde en seconde. Je sens alors dans tout mon corps des courts-circuits, comme un circuit imprimé dessoudé qui empêche la machine de fonctionner. La machine qu'est mon corps est définitivement hors service et je ne peux l'emmener en réparation car elle n'est pas assurée.

C'est ma faute, comme d'habitude, c'est moi qui l'ai cassée à trop jouer l'invulnérable. J'ai trop forcé et n'ai pas écouté les premiers signes de faiblesse. Être sur tous les fronts et se donner à fond partout a un prix. A vouloir trop en faire, on finit par se perdre.