jeudi 14 juin 2012

Atarax(era pas !)


De retour d'un petit séjour à l'hôpital (3 jours), j'en profite pour faire un article sur le médicament dont on m'a le plus parlé. 
J'étais hospitalisée pour une opération gynécologique dont je tairai les détails par mesure de sécurité pour les âmes sensibles (se faire charcuter à cet endroit donne mal quand on en parle). 
Toujours est-il que la veille de l'opération à 22h une infirmière débarque dans ma chambre en me demandant de faire pipi dans un gobelet en plastique (eh oui!) pour savoir si je suis enceinte ou pas. Je ne le suis pas. Mes dernières règles viennent de se finir, je prends du Méthotrexate et je n'ai pas fait l'amour depuis... (là aussi je tairai les détails ça pourrait aussi heurter les âmes sensibles) longtemps dirons-nous. Mais elle ne veut rien entendre, je suis obligée d'en passer par là sinon la chirurgienne ne m’opérera pas ! Je m'exécute donc non sans peine. Puis 5 minutes à peine plus tard elle revient en me disant que le test est négatif. Ah bon ? Je n'y avais pas pensé tiens ! Bref, je ne suis pas enceinte.
Après cela elle me dit de prendre un médicament, elle me tend 2 petits comprimés. Je la regarde, je l'interroge : "Qu'est-ce ?". Elle me répond que c'est de l'Atarax et que ça va m'aider à dormir.
M'aider à dormir ? Ce n'est pas comme si je dormais depuis une heure quand vous êtes arrivée dans ma chambre hein ? Je n'ai pas besoin de ça je manque tellement de sommeil que je pourrais hiberner 2 ou 3 journées sans problèmes aucun. 
Je refuse. Du coup elle s'appuie sur mon lit et insiste, me fait l'apologie du médicament, si vous le prenez vous pourrez dormir tranquille, la journée de demain à jeun vous paraîtra moins longue, vous dormirez comme une bûche jusqu'à l'heure de passer sur le billard.
Non. Je n'ai pas besoin de ça et je m'oppose fermement aux anxiolytiques. Jamais je n'en ai pris et jamais je n'en prendrai. 
Sur ce elle s'en va car elle ne peut pas me forcer.

Le lendemain, quelques heures seulement avant l'opération, rebelote. Une infirmière fait irruption dans ma chambre (comme elles aiment le faire en toquant et en entrant en même temps, de sorte que l'effet de surprise est toujours présent et qu'on n'a pas le temps de dire non si on est nu) et me dit de prendre ma "prémédication". Elle me tend 2 petites gélules, Atarax again, et je lui demande pourquoi je devrais prendre ça ? La réponse est la même, ça me détendra pour l'opération, mes muscles seront plus relâchés et je serai donc plus facilement transportable (brancard bonjour). Oui sauf que je ne suis ni stressée, ni anxieuse, j'ai déjà vécu 3 anesthésies générales et je me suis toujours réveillée (non sans conséquences sur mon organisme  ). Bref, encore une fois, je dis non.
Le brancardier arrive et c'est la même histoire, il me dit de prendre mon Atarax pour m'endormir avant l'opération et être transportée comme du bétail. Je refuse. Du coup je lui tape la discut' dans les couloirs, dans l'ascenseur, je l'interroge, pourquoi me déplace-t-il dans mon lit alors que je pourrais marcher à côté ?  "Parce que les gens prennent leur prémédication et sont à moitié endormis quand on vient les chercher dans leur chambre, alors on les transporte dans leur lit puis on les déplace sur un brancard qui fait table d'opération." 
Arrivée dans la salle de pré-opération, j'entends les conversations des infirmiers, les râles des pauvres condamnés et je suis encore toute consciente. C'est un peu dur de vivre ça, de voir les pauvres gens posés comme des légumes sur leur brancard, une obèse est à côté de moi et son brancard ploie sous son poids. Elle est toute bouffie et je me dis que ça fait 24h que je n'ai pas mangé. C'est vrai qu'être dans les vapes m'aurait aidé à ne pas voir toute la misère du monde autour de moi et la misère de mon estomac, vide, laissé pour compte. Enfin on m'embarque et je hurle presque : "Opérez-moi vite que je puisse enfin manger !". 

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