Vendredi 11 juin 2010 à 14h58...
Je sors du métro Odéon, il fait doux, le soleil tape sur la tête des passants qui se bousculent sur le trottoir. J'ai rendez-vous à 15h au 122 boulevard Saint Germain et je ne sais à quoi m'attendre...
Je traverse la route en coup de vent, manquant me faire écraser par une BMW qui ne connaît pas le sens des feux... ou dont le conducteur est daltonien, au choix.
J'entre dans un hall d'immeuble spacieux, je me sens toute petite d'un coup, et je passe une énorme porte cochère qui débouche sur des escaliers et un immense miroir.
En face de moi mon reflet, pas si mal compte tenu des derniers événements survenus dans ma vie. On ne pourrait se douter que je suis en pleine crise et que j'ai été hospitalisée 2 semaines consécutives, plus une semaine d'arrêt maladie...
Je gravis les marches une à une, profitant du tapis rouge qui s'offre à mes pieds, un tapis rouge à motifs luxuriants. Que c'est beau ici ! Quel luxe !
Arrivée à l'étage indiqué, je sonne, j'entre... et je me positionne derrière une dame. J'attends.
Quand vient mon tour, je dois fournir certains papiers, ordonnance et carte vitale. Puis la secrétaire médicale me gratifie d'un document où il est écrit, noir sur blanc, que je dois payer une avance de 70 €.
- Même si je suis prise en charge à 100%?
- Oui, c'est valable pour tout le monde, vous serez remboursée après!
Elle m'invite à aller patienter dans la salle d'attente au bout du couloir. Passé la porte, je me retrouve dans une pièce si large et si spacieuse qu'on se croirait dans une salle de banquet. Hallucinant, cet espace est haut-de-plafond et on peut y voir des moulures sur le plâtre blanc.
Je décide de m'asseoir dans un grand canapé en cuir noir. Très confortable. Et je me retrouve là, mon papier qui me réclame 70 € à la main, à penser que je n'ai pas l'argent sur moi. C'est beaucoup, beaucoup trop, ça doit sûrement payer la location de cet énorme appartement.
Le docteur m'appelle et c'est un peu désespérée que j'entre dans son cabinet. Il est gentil et souriant, me demande ce qui m'amène, etc etc. Je lui raconte brièvement l'histoire de ma cheville, de cette tâche rouge à cet œdème migrant, de l'érythème noueux à la maladie de Lime en passant par l'érysipèle... De tous les docteurs que j'ai consulté et qui n'ont rien fait de mieux que d'émettre des hypothèses, hasardeuses pour certaines, plausibles pour d'autres. Du fait que je suis en rechute de Crohn, mais que j'attends les résultats de mon IRM du transit du grêle pour être fixée sur sa gravité...
Il m'invite à enlever un des bas de contention que je porte afin d'enlever les dernières traces de l'œdème qui habite le bas de ma jambe droite depuis 2 mois, et m'enduit le pied d'une crème gluante. Puis il pose son instrument et le fait rouler sur mon pied. On regarde ensemble l'échographie même si ce n'est pas un bébé qu'on cherche là mais une réponse à mes problèmes. Je lui pose des questions, par exemple, quelle est la différence entre un doppler et une échographie. Il me répond gentiment que le doppler sert à regarder le système veineux tandis que l'échographie permet d'avoir une vue de l'ensemble des tissus.
- Merci, j'ai fait un doppler il y a un mois et on n'a rien décelé.
- Tant mieux, vous êtes trop jeune pour avoir des varices ou des problèmes de circulation.
Après réflexion et analyse, il ne découvre qu'un léger œdème sur le haut de mon pied droit, le reste sans doute de mes multiples problèmes. Selon ce que je lui ai dit et ce qu'il voit là, il me dit qu'il pense plus à une érysipèle. Je pense qu'il a raison mais j'avais bien un érythème noueux avant. On convient donc, tous deux, que j'ai eu un érythème noueux pour annoncer une rechute de Crohn, puis, qu'en essayant de le soigner avec de la cortisone locale, on a favorisé l'infection et je me suis retrouvée avec une érysipèle en plus de mon érythème noueux. Et pour Lime ? Il ne pense pas que ce soit cela. Au pire, je refais une 3ème sérologie de Lime mardi, on verra bien.
Je lui montre la feuille qui me réclame 70 €, il prend ma carte vitale et me dit de patienter en attendant qu'il imprime les photos de mon échographie.
- Où dois-je payer ?
- Vous ne payez rien, vous êtes remboursée à 100% !
...
Immense soulagement pour mon portefeuille et pour moi !
Je passe à la caisse, la secrétaire médicale me tend l'enveloppe contenant mes résultats, me rend ma carte vitale et soupire de mécontentement que je ne doive rien régler...
Vive la veinalité !
Je ressors et je me dis que la prochaine fois que j'aurais une échographie à faire pour ma maladie de Crohn, je viendrais là. Parce que c'est beau, spacieux, luxueux et que pour moi, tout ce luxe est gratuit ! Si je devais juger de la qualité de l'accueil, de l'entretien, du confort, et de l'examen, je mettrais bien ***** .
Avis aux femmes enceintes qui résident à Paris,
Centre d'échographie de l'Odéon122 Boulevard Saint-Germain, 75006 Paris01 55 42 77 00
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire