vendredi 7 mai 2010

Guide Touristique des Hôpitaux de Paris

Sur la blogosphère dominent la mode, la musique, le dessin et la photographie. Pour la première fois en France, j’ai décidé de publier en exclusivité un Guide Touristique des Hôpitaux de Paris.
Qui n’a jamais eu un pépin de santé ? Qui n’est jamais allé aux urgences au moins une fois dans sa vie ? Qui aimerait que son séjour à l’hôpital soit le moins pénible possible ?
Pour vous, j’ai choisi de répertorier les Hôpitaux de Paris dans lesquels je séjourne et de les comparer. Enjoy !


Hôpital Saint Louis, 1 avenue Claude Vellefaux, Paris 10ème
Bâtiment principal, 5ème étage, Dermatologie, Myosotis


Environnement :

• Chambres doubles
• Espace clair et spacieux doté de 2 lits, 2 tables de chevets, 2 armoires, 2 fauteuils, 2 tables à manger, 2 chaises, 1 bureau, 1 tabouret et une salle de bain avec sanitaires et lavabo
• Douche sur le pallier (serviettes en papier jetables fournies)
• 2 fenêtres avec stores (dont 1 cassé) avec vue sur le hall et le toit de l’hôpital

Confort :

• Lits adaptables grâce à une télécommande électronique
• Petite alarme si besoin de quelque chose
• Lumière réglable grâce à une télécommande électronique
• Chauffage mural
• Au bout du couloir : 3 sièges à disposition avec vue sur Paris et ses monuments principaux (Tour Eiffel, Sacré Cœur et Tour Montparnasse)

Services :
• Tarif bas : 18€/jour, bon rapport qualité-prix
• Repas compris : petit déjeuner et goûter : buffet au choix, déjeuner et dîner, pas de choix : qualité médiocre et goût désastreux
• Changement régulier des carafes et verres d’eau
• Nettoyage impeccable à part les murs de la chambre
• Room service nickel

Spécialités :

• Visite de 10 docteurs d’un coup dans la matinée = pas de risque de mauvais diagnostic
• Visites régulières d’infirmières pour tension/température/saturation = très bon suivi
• Examens médicaux in bed (variante du bed & breakfast)
• Visites personnelles autorisées de 13 à 20h30
• Admissions/sorties : temps d’attente assez long (20 à 40 minutes)

Bonus :
• Une voisine de chambre qui ronfle comme une cheminée d'usine
• Des jolis points de suture en fils barbelés (suite à la biopsie)
• Une prise de sang en plus de la première pour cause d'oubli d'analyse spécifique
• Taxi commandé par la dame de la "petite maison en bois"

Conclusion : Hôpital **



Hôpital Saint Antoine, 184 rue du Faubourg Saint Antoine, 75012 Paris
Bâtiment Jacques Caroli, 8ème étage, Gastro-entérologie


Environnement :
• Chambre simple
• Mélange de bois et de plâtre blanc
• Espace épuré et apaisant doté d’1 lit, une table de chevet, 1 placard, une table à manger, 1 fauteuil, 1 tabouret et une salle de bain complète et spacieuse : sanitaires, douche, lavabo
• 2 fenêtres avec stores automatiques et vue sur Paris (Tour Eiffel, Notre-Dame de Paris, Panthéon, Génie de la Liberté sur la Colonne de Juillet de la Place de la Bastille, Centre George Pompidou, etc)

Confort :
• Lit adaptable grâce à une télécommande électronique
• Petite alarme si moindre besoin
• Lumière réglable grâce à une télécommande électronique
• 2 chauffages muraux
• Petit évier en inox sur un plan de travail en bois juste en dessous de la fenêtre

Services :
• Tarif bas : 18€/jour, très bon rapport qualité-prix
• Repas compris : choix des repas 24h à l’avance avec une infirmière, du coup repas très bons et copieux, nourriture de bonne qualité
• Nettoyage nickel à part les tâches irréversibles de rouilles + traces
• Personnel accueillant et très agréable (aucun favoritisme, je suis incorruptible bien que ce soit l’hôpital dans lequel je suis suivie et que je les connaisse bien ;-)
• Infirmières dévouées et patientes

Spécialités :
• Visites assez régulières d’infirmières pour température et tension = bon suivi
• Pas plus de 2 personnes dans la chambre = calme et pas d’agression par les docteurs
• Peu de suivi pour la préparation à l’examen
• Visites personnelles autorisées de 13 à 20h mais possibilité de venir à toute heure
• Consultation anesthésiste : temps d’attente beaucoup trop long (1h30 à 2h) = moyen d’endormir les gens de façon naturelle ?!
• Examen : même salle d’attente que la consultation anesthésiste et temps d’attente assez long (30 minutes à 1h) = pyjama Snoopy et chaussons en face de gens habillés normalement
• Admissions/sorties : temps d’attente très faible (5 à 15 minutes)
• Anesthésistes marrants (grand sens de l’humour)

Bonus :
• Une prise de sang + une autre pour dosage Imurel oublié
• Une solution laxative qui donne la nausée et qui fait encore effet les jours d’après
• Placard et chambre verrouillés quand absente de la chambre = sécurité maximum
• Hublot de la porte d’entrée en bois très appréciable pour jeter un œil dans le couloir
• Tour Eiffel qui scintille juste en face de moi quand je suis au lit la nuit

Conclusion : Hôpital ***



Maison de Solenn -Maison des Adolescents-, 97 boulevard de Port Royal, 75014 Paris
2ème étage, Hospitalisation
Du 19/12/2005 au 23/12/2005

Environnement :
• Chambre simple
• Chambre moderne avec design épuré, couleurs apaisantes et baie vitrée
• Espace ouvert vers la lumière extérieure doté d’1 lit, une table de chevet, 1 placard, une table à manger, 1 fauteuil, 1 bureau et une salle de bain complète et spacieuse : sanitaires, douche, lavabo
• 1 baie vitrée avec vue sur la rue

Confort :
• Lit adaptable grâce à une télécommande électronique
• Petite alarme si moindre problème
• Intensité de la lumière réglable à l'aide d'une télécommande électronique
• 2 chauffages muraux
• 1 grande baie vitrée qui permet d'éclairer toute la chambre à la lumière du jour
• Poufs dans le couloir, salle TV avec écran plasma, lecteur DVD et canapés
• Baie vitrée sur toute la façade du bâtiment qui donne vue sur La Pitié Salpêtrière, la rue, le soleil et un petit bout de Paris

Services :
• Tarif bas : 18€/jour, très bon rapport qualité-prix
• Repas compris : repas pris au self en compagnie de tout le monde, ambiance conviviale, nourriture de bonne qualité, certaines denrées sont à volonté
• Nettoyage nickel, rien à redire, tout est clair et lumineux
• Personnel accueillant et très agréable, des esthéticiennes sont là en plus pour s'occuper de nous
• Infirmières dévouées et patientes

Spécialités :
• Prise de température et de tension 2 fois/jour = pas de harcèlement
• Pesée tous les matins = contrôle absolu des variations de poids
• Aucune visite personnelle autorisée = favorise la cohésion au sein du groupe, un peu comme une colonie de vacances
• Appels limités : entre 13/14h et 18/21h
• Admissions/sorties : aucun temps d'attente (5 minutes, tout au plus)

Bonus :
• Médicaments préparés tous les matins dans des petits tubes : tubes matin/midi/soir
• La salle commune confortable et accueillante = comme si on était à la maison
• Chambre verrouillée quand absente de la chambre = sécurité maximum
• Coupe de cheveux gratuite + 1 produit de soin capillaire offert
• Soin de relaxation visage offert par une esthéticienne bénévole
• Accès à une bibliothèque, à des ordinateurs et à l'Internet : tout ça gratuitement
• Entretien avec Cauet, "star" de la radio et de la TV françaises + autographe pour le petit frère en Bonus ;-)
• Exposition des créations des résidents de la Maison des Adolescents au Rez-de-Chaussée
• Atelier perles, chant, cuisine, massage, lecture, et toutes sortes d'ateliers créatifs (pour ma part j'arbore fièrement la paire de boucles d'oreilles en perles de rocaille que j'ai créé là-bas, et je me rappelle encore d'Alain Souchon et de sa Foule sentimentale qu'on a chanté devant le directeur de la Maison, que d'émotions!)

Conclusion : Hôpital ****


mardi 4 mai 2010

Routine

7h45. Le réveil sonne. Je l’éteins et me rendors.
8h02. Ma tête oblige mon corps à sortir de la torpeur dans laquelle il est plongé, je dois aller au travail. Mon pied me fait mal...
8h10. Je me retrouve sur le trône, à me vider. Comme d’habitude.
8h14. Je me réfugie dans mon lit. Un vertige, un haut le cœur m’ont désorienté.
8h19. Les voix à la radio me donnent le courage de me relever, bien que la pièce soit vide.
8h35. Je ferme la porte à clé, prête pour la dure journée de labeur qui m’attend.
8h45. Le métro arrive. J’ai tellement mal à ma cheville et à mon pied gonflés. Mais je monte, comme si de rien n’était. Les gens sont serrés comme des sardines à l’huile. J’oublie mes soucis un instant en suffocant à cause de l’odeur nauséabonde de certaines personnes qui ne connaissent pas le savon.
9h02. Je sors de la bouche de métro. Anvers. Temps grisâtre. Paris grise ville nuageuse et sombre. Le ciel est menaçant. Je me presse.
9h07. Personne au local... Je sors mes clés et me bats pour ouvrir la porte de la société dans laquelle je fais mon stage.
9h10. Je m’installe. A peine installée que je reçois un appel.
9h22. Renaud arrive. Enfin. Je ne suis plus seule. Mais j’ai toujours mal.
10h03. La patronne arrive. Retour de vacances = grasse matinée ? Pour elle oui en tout cas ! Et hop au travail tout le monde.
11h16. Je regarde l’heure sur l’ordinateur, mon pied a recommencé à gonfler... J’essaye de le surélever à l’aide d’un tabouret... Sans succès, le sang a carrément arrêté de circuler et ma peau a l’air moisie à cet endroit.
12h01. Je prends mon mal en patience et attends la pause de 13 heures avec impatience.
12h57. Je me prépare, rassemble mes affaires et dis au revoir.
13h00. Je passe la porte cochère. Et j’ère dans la rue.
13h09. Je trouve un restau italien, j’ai faim ou je me dis que manger me fera du bien, alors j’entre. Je suis seule. Comme à mon habitude.
13h11. On m’installe à une table. 4 tasses à café trônent sur cette table. Vides, délaissées...
Elle les remporte. Et c’est à mon tour de me sentir vide et délaissée.
13h13. Je choisis mon menu. Et je me prépare à manger en tête à tête avec moi-même.
13h16. Je me noie dans la mayonnaise de mes œufs. Il y en a trop pour moi. Comme beaucoup de choses de ma vie. Toujours trop. Il n’y a pas de demi-mesure.
13h29. Le plat de spaghettis bolognaise remplit à ras bord me rappelle l’assiette de mon grand-père...
13h51. J’ai terminé et la serveuse emmène le plat vide et creux, comme mon grand-père, il s’en va.
13h54. La crème caramel arrive. Flamboyante. Passionnée. Comme moi aux temps passés.
13h57. Pas eu le courage de la terminer, pas envie de ne plus être celle que j’étais. Je ne peux pas m’empêcher de penser au passé. Comme j’étais heureuse avant.
13h59. L’addition s’il vous plaît. Laissez-moi partir et faites comme si vous n’aviez rien vu. Il pleut dehors, mon visage est le reflet du temps.
14h03. Je suis de retour là où je travaille. La routine peut reprendre son cours. Sauf que j’ai mal au pied...
14h04. Toilettes. RAS.
14h05. Je reprends mon poste. Mon pied me gonfle.
15h17. J’ai mal à la cheville et au pied. Au ventre aussi. Quand est-ce que c’est fini ?
16h00. Plus que 2 heures et ensuite repos et liberté.
17h07. Plus qu’une heure. Je pense de moins en moins. Je n’ai qu’une envie m’évader, aller dans mon lit, me reposer.
17h30. J’ai mal. La douleur n’est pas partie, elle progresse même. J’attends 18h avec encore plus d’impatience qu’avant et je pense à des jours meilleurs...
17h45. Plus qu’un quart d’heure à tenir. C’est le pire moment, quand on voit passer les minutes qui nous séparent de la liberté.
17h59. Au revoir patronne ! Au revoir Renaud !
18h01. Je marche activement vers le bus. Mon pied gonflé me fait mal et me fait boiter, ça m’énerve.
18h04. Je vois le bus arriver.
18h05. J’ai couru pour monter dedans. La douleur augmente...
18h06. Je m’assois à la place du mort. Choix judicieux. C’est la seule place qu’il restait.
18h16. Je somnole sur mon siège.
18h27. Je suis arrivée et je sors du bus non sans mal.
18h35. Je marche, je boite comme une éclopée, je lutte pour arriver chez moi.
18h40. Arrêt pharmacie. J’ai trop mal, je veux qu’on me soulage.
18h45. Je fais la queue. Debout. Mon pied gonflé, j’ai mal.
18h47. Le pharmacien me dit d’aller aux urgences.
Mais j’y suis déjà allée lundi dernier !!!
18h48. « Rentrez chez vous, prenez vos antibiotiques, reposez vous et tout ira bien ! »
18h54. Je suis chez moi, je prends mes antibiotiques et j’attends...
19h00. Envie de dormir...
19h24. La douleur ne s’en va pas.
19h43. Tout ne va pas bien.
19h56. Mon pied est toujours aussi gonflé.
20h08. Ma cheville toujours aussi rouge.
20h17. J’ai toujours aussi mal.
20h22. Je mange.
20h42. Je regarde une série.
21h01. Toilettes. Je me vide, comme d’habitude.
21h32. J’en ai marre d’avoir mal.
21h36. Je décide d’écrire pour aller mieux.
21h38. J’ai la nausée.
21h42. La fatigue me gagne.
22h04. Je me mets au lit.
23h07. L’ordinateur s’éteint avant que j’ai fini d’écrire...